[kap](Genève: Savoie pas fort)Genève (AAP) : Ce 20 mai, la nouvelle Duchesse de Savoie, Nashia de Pettinengo, a constitué son gouvernement.
Ces élections ont eu lieu dans un contexte particulier : suite à sa défaite face à l’Empire, la République de Genève et la mine d’or de Nyon ont été annexées à la Savoie. Genève devient la cinquième ville de Savoie, mais la première en population : désormais, plus d’un savoyard sur trois est genevois. Par ailleurs, la Savoie abrite désormais la plus grande communauté réformée des Royaumes. Beaucoup de savoyards, qui semblent ne pas avoir été mis au courant de cette annexion, ont été surpris par cette annexion et se sont rendus compte à cette occasion que la population genevoise était particulièrement active sur le plan politique.
Ayant eu lieu quelques jours après la récente annexion de Genève à la Savoie, ces élections ont été mouvementées. Les Genevois ont trouvé le temps, malgré le délai très ténu séparant l’annexion des élections, de monter une liste pour se présenter devant les électeurs de Savoie. Leur programme était concis mais clair, établi sur le modèle en vigueur dans la République de Genève : suppression des taxes et des impôts, liberté de circulation pour les hommes et les marchandises, absence de grille des salaires.
Dirigée par Amédée de Montjoie, fils de Raoul de Montjoie, savoyard de naissance ayant émigré à Genève, la liste a bousculé le calme plat qui caractérisait jusque là les élections. Elle a été en effet la seule à présenter son programme aux électeurs, face à deux autres listes restées muettes. Les résultats ne se sont pas fait attendre : le 16 mai, la liste genevoise arrive en tête des scrutins avec 39,4% des voix. Mais la mécanique électorale est implacable, et les deux autres listes ont fait obstruction et ont placé Nashia de Pettinengo, dont la liste était pourtant arrivée dernière, sur le trône ducal.
Faisant fi du choix des électeurs de Savoie, la nouvelle duchesse a écarté les Suisses et constitué un gouvernement essentiellement constitué par des membres des listes des autres villes de Savoie. Sur les cinq membres de la liste genevoise, aucun n’a de poste qui comporte une dimension politique : Luc la Misère et Philippe Pygmalion n’ont pas de poste, Amédée de Montjoie est porte-parole. Germaine Landru et Musartine ont reçu respectivement les postes purement techniques de Commissaire au Commerce et de Commissaire aux Mines sans avoir été consultées : ce sont pourtant des postes pour lesquels elles déclarent ne posséder aucune compétence particulière.
Par ailleurs, le gouvernorat militaire de la mairie de Genève continue : ce 20 juin, c’est Valzan qui a été mis en place par les armées occupant la ville. La volonté semble confirmée de court-circuiter le processus électoral. Malgré tout, le Consistoire de la République réuni a élu comme nouvelle avoyère Germaine Landru, et ne reconnaît pas le pouvoir mis en place par les forces occupantes. Celles-ci n’ont pas non plus tendu la main à la population genevoise.
Écartée des moyens classiques d’expression politique tant aux niveaux ducal que municipal, il est peu probable qu’un tiers de la population de Savoie reste silencieuse et non informée de son sort sans réagir.
Zarathoustra, pour l’AAP[/kap]