Dimanche 17 février 1461

Citation :: Mais que se passe-t-il à Grandson ?

Grandson (AAP) Mais que se passe-t-il à Grandson ?

« Rien » seraient tentés de répondre les esprits chagrins qui ont déjà visité cette paisible petite bourgade de la confédération Helvétique. Pourtant les évènements qui s’y déroulent depuis plus de deux mois ont bousculé les habitudes de calme et tranquillité des habitants.

Tout commence dans la nuit du 3 décembre 1460, nuit pendant laquelle l’avoyerie de Grandson est pillée par une bande de Berrichons, qui envahissent les rues et se claquemurent dans l'avoyerie. Le maire de l’époque, CapitainLudo, semble ignorer la situation et tarde à réagir. Les coquins en profitent pour s'enfuir avec les caisses sans même qu'une plainte n'ait été déposée. Après plusieurs tentatives ratées pour reprendre les locaux vides et alors que les berrichons sont déjà bien loin, une voix s’élève pour, cette fois, « défendre » l’avoyerie afin « qu'il ne s'y passe rien de regrettable jusqu'à ce qu'un avoyer élu par le peuple y reprenne place et y exerce ses responsabilité avec application. ». C’est celle de Carne Pizeto, seul candidat aux élections cantonales prévues peu de temps après. Faisant alors appel à sa famille nombreuse, l’individu au faciès douloureux, borgne de surcroit, qui se fait appeler "le sévère", lève une milice bénévole qui prend position devant les portes en en barrant l’accès à ses anciens tenanciers pendant six jours.

Mais qui sont ces gens? Nous sommes allés les rencontrer pour en savoir plus.

Cette bande de caravaniers au passé incertain est apparue un beau matin dans les faubourgs de Grandson. Ils se disent nomades mais semblent avoir pris pied pour de bon à Grandson. Ils forment un clan complexe composé de plusieurs familles. Bien qu'ils prétendent tous être cousins à la grande joie de leurs détracteurs qui les taxent de consanguinité, cette appellation semble ne recouvrir qu'une vague appartenance clanique. On sait d'eux qu'ils ont participé à la défense de la ville aux heures sombres du vil Sieur Cabotin et de son sinistre maître Garwin, permettant alors à l'avoyère emprisonnée, Arlette, d'administrer depuis sa cellule, les affaires de la ville. Il semble qu'ils ont ensuite collaboré avec l'équipe municipale en occupant des charges secondaires. Avant de tenter une première fois, sans succès, de présenter un candidat à l'avoyerie. Les évènements qui ont plongé Grandson dans la tourmente se placent sous le mandat de CaptainLudo, successeur de Madame Arlette.

Deux jours avant le scrutin qui voit l’élection de Carne Pizeto avec 100% des voix, Messire Wahl qui le qualifie de « vermine » décide de lever une armée. Le 11 décembre, il demande l’agrément. Il déclare : « Pour que des gens pareils ne puissent plus décider de qui a le pouvoir, la présence d'une armée s'impose. Et vu le rapport de force, elle s'imposera avec ou sans agrément. Juste que ce sera un peu plus saignant sans. Mais ça se fera quand-même. ». En vain. L’agrément lui est refusé à plusieurs reprises. A la mi-décembre, Messire Wahl refuse catégoriquement de démanteler son armée alors que le nouvel avoyer de Grandson lui refuse l’entrée intra-muros. La situation connait une sorte de statu quo pendant les fêtes, chacun campant sur ses positions.

Un premier coup de théâtre survient le 5 janvier, quand Fribourg, ville de la Diète, est assiégée par une armée de brigands italiens. Avec l’accord de Carne « étant donné la situation, le pragmatisme et les intérêts supérieurs de la Confédération [qui] s'imposent à nous tous » l’armée des Bocans de Wahl reçoit l’agrément confédéral pour aller reprendre Fribourg. Le 10 janvier, il rejoint le commandant Thomas Cromwell à Fribourg mais pendant les combats, Wahl est mortellement blessé. Son épouse Estelle de la Vigne reprend la tête de son armée.
Pendant ce temps, à Grandson l’Armée Cantonale de Grandson - CAB, levée entre-temps et dirigée par Dame Mirialia, est agrée par Grandson. Et pour le retour de l’armée des bocans dans la ville, le 16 janvier, Carne Pizeto précise que « La demande d'agrément que j'ai consentie pour votre armée des Bocans répondait à la nécessité de permettre aux Grandsonnois de prendre part dans l'urgence à la défense de Fribourg. Vous avez fait votre devoir d'Helvète. Comme beaucoup d'autres. Soyez en remercié. En dehors de cela, localement, rien ne change. » Le 17 Janvier, l’armée des Bocans tente d’entrer dans les murs de la ville et est repoussée à l’extérieur par la milice bénévole. Elle se voit immédiatement retirer son agrément et Dame Estelle de la vigne est destituée de son poste de juge cantonal.

Un rebondissement inattendu survient le 21 janvier lors du passage de l’armée Fatum à Grandson, commandée par Messires Dida et Tonic, quand ce dernier évoque l’existence de courriers émanant de Wahl et d’un certain Atila de Grandson, bocan de cœur, lui demandant de prendre la mairie de Grandson par révolte afin de destituer le « despote » Carne. Alors que l’affaire s’ébruite en place publique et commence à faire grand bruit, Messire Lordhammer, avoyer de Soleure, demande l’agrément pour l’armée des Bocans dans laquelle il compte de vieux amis. Celle-ci se voit contrainte de fuir Grandson devant l'armée de la liberté venue de Sion pour « traquer les canailles » et trouve refuge à Fribourg. Le 5 février s'ouvre le procès de la ville de Grandson contre Wahl et Atila pour Haute Trahison, en gargote Helvétique. Entre temps, Carne Pizeto a réussi à se procurer copie des lettres incriminant les deux hommes dans la tentative de révolte. Alors que la justice est saisie, le 6 février, à son tour, Atila dépose plainte contre Carne pour faits de « Haute Trahison à l'encontre du canton » pour avoir divulgué les preuves de sa propre Haute Trahison. Après deux mois animés, Carne Pizeto qui brigue désormais son troisième mandat et croise le fer avec Arlette de Grandson, accède à la requête de Messire Atila et lance contre lui-même une procédure en haute-trahison. Interrogé sur l’incongruité de la démarche, il a répondu d'un ton que nous jugeons "sévère" : "La Loi est la Loi!"

Qui a dit qu’il ne se passait jamais rien à Grandson ?

A suivre...

Le Dahu pour l'AAP

sources :
http://forum.lesroyaumes.com/viewtopic.php?t=2091321 (procès Grandson contre Atila & Wahl)
http://forum.lesroyaumes.com/viewtopic.php?t=2074258 (prise de Grandson)
http://forum.lesroyaumes.com/viewtopic.php?t=2082796 (pillage de Fribourg)
http://forum.lesroyaumes.com/viewtopic.php?t=2085628 (fanfare cantonale)

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